Les mystères de l'écriture





Moïse recevant les Tables de la Loi d'après Chagall

http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/pages/page_id18010_u1l2.htm

 
Les mystères de l'écriture

Le serpent est l'inventeur de l'écriture et la plume ne fait que l'imiter, prenant la forme du glaive qui rappelle la violence originelle. Il faut mettre des mots sur les blessures. Mais le clavier de la machine à écrire emprisonne le mot et détruit le sens. A moins que l'ordinateur ne vienne le libérer pour réconcilier technique et poésie, géométrie et finesse. Plusieurs visions s'enchaînent dans cet article et parfois semblent se contredire. Il faudra frapper sur l'écriture pour faire surgir la parole et la clarté du raisonnement comme Moïse donnait des coups sur le rocher pour en faire jaillir l'eau de la vie. A vous, lecteur de passage, de réagir.


Le secret de l'écriture ou le jeu avec la mort

Il existe un jeu secret entre l'écriture et la mort. Elles ont passé entre elles un pacte qui les lie pour le plus grand bien de l'homme. En fait il ne s'agit pas tout à fait de la mort mais de la force de mort qui nous constitue tout autant que la force de vie. C'est en tout cas ce que dit le conte de l'Arbre, un des plus grands contes que les hommes aient élaboré depuis les temps les plus anciens.

Les deux branches de l'arbre de vie

Il y avait autrefois un arbre immense et impressionnant, qui était plus vieux que le monde. Chaque année il portait des fruits magnifiques. Mais les habitants savaient depuis toujours que l'une de ses deux branches produisait des fruits empoisonnés. Or, un jour, à la suite d'un hiver glacial et d'une longue sécheresse, arrive une grande famine, qui jette le trouble et provoque la détresse. Les hommes cherchent partout un peu de nourriture. Ils se réunissent sous l'arbre imperturbable, chargé de fruits colorés et attirants. Ils se disent qu'ils pourraient tous être rassasiés s'ils connaissaient la branche maudite. Alors le père d'un enfant proche de la mort se lève au risque de sa vie et cueille une pomme sur la branche de droite. Ses dents s'enfoncent dans la chair du fruit exquis et son visage rayonne de plaisir. Libérés de la peur, tous se précipitent sur la branche de droite et s'écartent de la mort. Alerté et prudent, le conseil du village se réunit. Aussitôt la décision est prise : la branche maudite sera coupée à la tombée de la nuit. Le lendemain matin, les fruits sont tombés et l'arbre de vie a cessé de vivre. Les hommes viennent d'apprendre que la vie est faite de force de vie et de force de mort, de désir et de violence…

Pour la suite de cette " écriture ", nous cheminerons principalement à travers la Bible ; nous pensons en effet qu'elle peut nous enseigner en dehors de toute perspective de foi. Elle est un texte symbolique, offert à tous les hommes et ouvert à toute la gamme des interprétations, comme les mythes égyptiens ou mésopotamiens

Mettre des blancs pour faire respirer la vie

Adam et Ève viennent d'être créés par Dieu, qui les a placés dans le jardin d'Eden. Il y a là des fruits de toutes espèces, qu'ils peuvent cueillir et manger pour leur plus grand plaisir. Mais, ils sont soumis à une interdiction : ils ne peuvent manger des fruits de l'arbre magnifique qui est au milieu du jardin. Inopinément, Yahvé se fait maître d'école. Il veut apprendre l'écriture à nos premiers parents. La première règle consiste à mettre des blancs dans le récit de la vie et principalement au milieu de la page, où se tient la source de la vie et de la connaissance. Ici, la force de mort oblige à se tenir à distance pour que la vie elle-même puisse respirer sans entrave. Il faut dire que les hommes auront beaucoup de peine à respecter la règle des espaces (blancs) car les premiers apprentissages ne peuvent se faire sans échec.

La blessure du manque

Après les blancs, il convient d'apprendre à faire des marques avec une pointe, qui vient blesser le support de l'écriture. Ici, les images se font plus précises, car c'est le serpent, symbole de la violence originelle, qui entre en action. Isis, une des grandes déesses égyptiennes,pense que Rê, le dieu soleil, est trop parfait. Elle le trouve enfermé en lui-même. Alors, prenant de la boue et de l'eau, elle façonne un serpent qu'elle dispose sur sa route. Lorsque le soleil arrive, le serpent reçoit l'élan de la vie et mord le maître des cieux. Rê s'étonne : une créature qu'il ne connaît pas vient de le blesser. Ressentant une forte douleur, il se met à crier, alertant ainsi tous les autres dieux. Sa vie semble s'échapper par la morsure ; il demande de l'aide. Isis dit qu'elle peut lui venir en aide s'il consent à lui donner son nom. Alors, comme tout le monde, il commence par raconter ce qu'il fait au lieu d'exprimer ce qu'il est. Insatisfaite, Isis veut en savoir plus. Elle lui prête son oreille pour que Rê y glisse son propre nom. En répondant au souhait d'Isis, il entre dans une plus grande perfection, car il accepte le manque qui fera vivre son désir. De son côté, Ève est aussi mordue par le serpent qui l'atteint au talon. Obligée de boiter, elle sera contrainte d'accorder sa marche au désir de l'Autre.

La marque sur le front de l'interdit du meurtre

Avec la pointe de sa violence, l'homme sait maintenant qu'il peut écrire des lettres, qui sont comme les figures de l'autre. Et pourtant Caïn n'a pas réussi à dessiner la figure de son frère Abel. Au lieu de l'inscrire sur sa page d'écriture, il a retourné sa pointe contre lui et lui a enlevé la vie. Or, en ouvrant le cœur de son frère, Caïn a reçu lui-même une blessure qui a fait surgir la voix de sa conscience. Elle lui répète qu'il est interdit de tuer l'autre. Il comprend alors qu'il faut faire gagner la vie en liant les lettres les unes aux autres et progresse ainsi dans l'apprentissage de l'écriture. Le meurtrier a pour mission désormais d'enseigner les autres hommes : il portera sur son front le signe de l'interdit du meurtre. Le face à face va devenir possible, les liens vont pouvoir se développer, les lettres pourront s'enchaîner les unes aux autres pour donner naissance aux phrases ; ainsi l'homme pourra continuer à écrire le récit de sa vie.

L'écriture qui descend du ciel

Bien plus tard, Moïse a appris à lire et à écrire à la cour du Pharaon. C'est lui que Yahvé choisit pour conduire le peuple d'Israël. Il le trouve pourtant encore trop ignorant. Alors, il va lui apprendre les règles de la grammaire. Ces règles de la grammaire, ce sont aussi les grandes règles du comportement des hommes entre eux. Elles sont faites de structures symboliques qui permettent l'évolution de la maison des hommes tout en maintenant des fondations solides. Elles associent les contraires : la stabilité et la mobilité, l'intérieur et l'extérieur, le même et l'autre, l'individu et le groupe, les parents et les enfants, la créature et le créateur, le passé et l'avenir, l'action et le repos… Il y a en elles quelque chose d'immuable qui va permettre le mouvement de l'homme depuis son origine jusqu'à son accomplissement. C'est pourquoi le texte dit qu'elles sont écrites sur des Tables de pierre par Yahvé Lui-même. Offertes à Moïse, elles sont un don du ciel pour tous les hommes.

Une réécriture qui porte la trace de la fragilité humaine

Comment l'homme pourra-t-il se conformer à une grammaire aussi stricte et immuable ? Moïse le comprend tout de suite. Pendant son absence, les Hébreux trop pressés ont confectionné un Veau d'or, plus à leur portée que le Dieu d'Abraham. Alors, pris dans une contradiction qu'il ne peut supporter, il brise les Tables de la Loi. Sans attendre, il revient vers Yahvé, qui comprend la fragilité et la faillibilité des hommes. Cette fois, il veut les associer à la grande Écriture. Ce n'est plus Lui qui écrira, c'est Moïse lui-même. Il faut que l'homme ait une certaine maîtrise sur la Loi ou la Grammaire qui sont faites pour lui. Ainsi, l'échec possible de l'homme, du plus petit au plus grand, est inscrit dans l'Écriture et l'Écriture devra lui permettre de retrouver le chemin du salut. Quoi qu'il arrive, il pourra, s'il le souhaite, refaire sa copie et continuer à écrire le récit de sa vie.

Moïse et son grand tableau de maître d'école

Bien plus tard, en plein désert, Moïse se trouve affronté à un peuple en proie à la faim et à la soif. La violence qui oppose les Hébreux les uns aux autres commence à faire des victimes. Elle pourrait se répandre comme une traînée de poudre. Chacun devient pour l'autre comme un serpent venimeux. Il faut faire vite pour arrêter le désastre. Sous le coup d'une grande inspiration, Moïse, à l'image de Dieu, se transforme en maître d'école, qui doit apprendre à lire à un peuple rebelle. Son tableau devient un grand étendard. Sur l'étendard, un serpent d'airain, symbole de la violence des origines et principe de l'écriture. Il a la forme épurée du trait que le maître trace sur son tableau. Lorsque quelqu'un sentira la menace d'une mutinerie à laquelle il voudrait participer, il lui suffira de regarder le serpent, pour être guéri et retrouver son calme. En apprenant à lire au point de déchiffrer l'écriture de la vie, il intégrera la violence qui le constitue dès l'origine, faisant ainsi de sa propre force de mort une force de vie.

L'écriture de la mort qui vient féconder la vie

Un millier d'années et peut-être plus, après l'événement du serpent d'airain, un autre tableau est dressé sur le terrain du Calvaire de Jérusalem : une croix avec ses deux branches comme l'arbre de vie, un condamné à mort qui rappelle le serpent d'airain et un écriteau confectionné sur les ordres de Pilate avec la mention : Jésus le roi des Juifs. En le regardant, les passants découvrent le mystère de la mort et de l'écriture : le véritable pouvoir qui conduit à la royauté est le pouvoir de la force de mort. Il se retourne contre la mort, devenant pouvoir sur la mort elle-même, pour féconder la vie. Cela est incompréhensible pour le moment. Pour le comprendre vraiment, il faudra attendre une autre découverte, celle du tombeau vide. Qu'il y ait résurrection ou pas, les figures parlent d'elles-mêmes, comme l'expression de la plus grande intuition des hommes. A un moment donné, à la suite d'un événement, un voile s'est déchiré, révélant ce qui était tenu caché : la vérité sur la force de mort et l'écriture. En donnant naissance à l'écriture, la force de mort manifestait qu'elle avait un sens caché et c'est ce sens caché qui est ici révélé, comme puissance de fécondation de la vie. Il n'est pas question, dans ce texte, de prendre parti sur le personnage de Jésus : nous entrerions dans le domaine de la foi.

L'écriture, mère de la parole

Ainsi, comme la force de mort, l'écriture a un pouvoir de fécondation de la vie en donnant naissance à la parole. C'est, en tout cas, ce que veut exprimer le texte suivant d'Ézéchiel : " Il me dit : " Fils d'homme, ce qui t'est présenté, mange-le : mange ce volume et va parler à la maison d'Israël ". J'ouvris la bouche et il me fit manger ce volume, puis il me dit : " Fils d'homme, nourris-toi et rassasie-toi de ce volume que je te donne ". Je le mangeai et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel ". (Livre d'Ézéchiel, Bible de Jérusalem, 3 1-3)
Sans qu'il soit nécessaire d'analyser le texte plus en détail, l'écriture, issue de la force de mort, apparaît ici comme la Mère de la parole, comme son véritable lieu de gestation.

Etienne Duval

 

Écrire


On aurait dit qu'il écrirait à la troisième personne

On aurait dit qu'il écrirait à la troisième personne.
Il n'écrirait pas pour décrire un processus objectif, technique, interchangeable, la notice de montage, un itinéraire, un procès-"verbal" de constatation, un tract syndical, moins encore une lettre anonyme ou lettre pour être volée.
Il n'écrirait pas pour inscrire une partition musicale ou une chorégraphie, il en serait bien incapable, ni pour être l'acteur qui " apprend par corps " comme l'appelle de ses vœux François Gibut, génial met-heure-en-scène, et qui, devenant alors son propre auteur et pas seulement l'interprète d'un texte, " écrit avec ses muscles, ses équilibres instables, ses sentiments, ses émotions, ses musiques, ses rythmes, les espaces qu'il dessine, les univers qu'il crée ".

Comme dans un rêve

On aurait dit qu'il écrirait au conditionnel, comme dans un rêve, comme sur ces Espejos, "miroirs" de l'uruguayen Eduardo Galeano :
" Elles sont là, peintes sur les murs et les plafonds des grottes. Ces images représentent des bisons, des élans, des ours, des chevaux, des aigles, des femmes, des hommes. Elles sont sans âge. Elles sont nées il y a des milliers et des milliers d'années, mais elles renaissent à chaque fois qu'un regard neuf les contemple. Comment ont-ils pu, ces hommes-là, nos lointains grands pères, peindre avec une telle délicatesse ? Comment ont-ils pu, ces hommes-là, ces brutes qui luttaient à mains nues contre des bêtes sauvages, créer des images aussi pleines de grâce ? Comment ont-ils pu tracer ces lignes légères qui semblent surgir et s'échapper de la roche ? Comment ont-ils pu, ces hommes-là ? A moins que ce ne soit : ces femmes-là ?
…..Dans un lit du golfe de Corinthe, une femme contemple le profil de son amant endormi. A la lumière du feu, l'ombre se reflète sur le mur. L'amant qui est étendu à ses côtés, s'en ira. Au lever du jour, il s'en ira à la guerre, il s'en ira à la mort. Et son ombre, sa compagne de voyage, s'en ira avec lui et avec lui elle mourra. Il fait nuit encore. La femme détache un tison d'entre les braises et dessine les contours de l'ombre sur le mur. Ces traits ne s'en iront pas. Ils ne la prendront pas dans leurs bras, cela elle le sait, mais ils ne s'en iront pas. "

On n'écrit que pour soi-même mais Je est un autre

Il aurait choisi la troisième personne. Écrire ici est une opération si personnelle, si intime que le " je " se tairrait, se terrait, se tu-erait peut-être même. " On n'écrit que pour soi-même " écrivait Roland Barthes ; mais où a-t-il écrit cela, l'a-t-il écrit pour lui seulement ? Car écrire est une opération, oui une "opération", qui appelle une telle solitude qu'elle pourrait tôt devenir narcissique, narcotique, voire parano, la fascination de son propre regard, si elle n'était ce miracle du journal intime qui apparaît pour ce qu'il est : non seulement une parole avec soi-même mais une écoute de l'autre, ne serait-ce que parce que " JE est un autre " écrivait Rimbaud le 13 mai 1871, et qu'alors je ne suis pas dans la domination mais l'interrogation, telle la "lettre d'amour" qui part de l'interrogation du désir pour aller vers l'autre et s'en retourner ; " pour autant, ajouterait Christian Bobin, que pour vivre, il faut avoir été regardé au moins une fois, avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul. La solitude n'est plus jamais mauvaise. "

Écrire pour écrire

"On aurait dit", ou plutôt : " J'te f'rais dire " comme disent les enfants, comme une invitation pour soi-même à écrire. Car rien, vraiment rien ici n'incite à priori à écrire. Ce n'est pas écrire un roman qui, par destin et destination est là pour être lu, et même si jamais il n'existe d'écrit qui ne soit sous le regard de l'autre, qui puisse être hors lecture et dont la lecture ne suive et même pour une part ne précède l'écriture ; c'est si vrai que parfois les poètes laissent au lecteur, telle une version latine, la liberté de donner leur ponctuation à la phrase. Ce n'est pas enfin répondre à une question, donner une explication, ou lancer un appel, un message, un cri. Non vraiment rien ; justement " rien ", Écrire pour écrire !

Le mandala de sable

J'te f'rais dire que ce pourrait être comme réaliser un mandala de sable selon la technique des moines tibétains (eux, avec l'agilité de leurs doigts pour tout instrument) : à l'aide d'une baguette tapotant un tube métallique contenant des grains de sable d'une même couleur, chaque grain est déposé selon sa couleur sur une même surface dont les contours auront été dessinés au préalable autour d'un point central et dont le choix des couleurs, leur harmonie entre elles, se décide entre les participants, au fur et à mesure de sa réalisation, allant du centre vers la périphérie. Car un mandala ne se réalise jamais seul : comme tisser ensemble une étoffe de soie, chacun commence une partie de la figure reprise ensuite par quelqu'un d'autre tandis que lui-même changera de place, les tubes et les spatules pour former les contours se passant des uns aux autres, (à l'extérieur du mandala pour ne pas risquer la chute inopinée d'un grain de sable ou d'une spatule), jusqu'à l'achèvement du mandala qui alors sera dispersé, poussière de beauté emportée au vent de l'impermanence, dans l'involution et l'évolution de l'univers.

La machine à écrire détruit le mot

On aurait dit que ce pourrait être quelque chose comme cela ton "blog" Etienne sur internet, par conséquent le notre, puisque tu nous donnes de nous l'approprier.
Bien sûr ce n'est plus l'opération si manuelle d'écrire " à la main ", comme on dit, " mes chers parents, je mets la main à la plume, c'est pour vous dire... " avec la nostalgie de Charles Péguy dans Note conjointe sur M.Descartes : " quand l'homme était cendre et poudre…le creux même de la route était encore de la terre et l'ornière de la route était comme un sillon. Nos malheureuses mémoires modernes ne sont plus que des macadams... de malheureux papiers savatés sur lesquels on a, sans changer le papier, imprimé tous les jours le journal du jour. Et nous ne sommes plus que cet affreux piétinement de lettres. " Car, observe Jacques Derrida, " la machine à écrire détruit le mot qui "tapé" à la machine n'est qu'une copie ; elle dissimule l'écriture manuscrite et le "caractère". Dans l'écriture à la machine, tous les hommes se ressemblent. "

Mais quel bonheur que le clavier !

Mais tout de même, quel bonheur que le clavier ! Pouvoir se servir de ses deux mains, revenir sur un mot, le déplacer sans ratures, choisir sa "police" de caractères pour être mieux lisible. Et puis écrire parce que : " voilà ce que j'aurais voulu dire et que je n'ai pas dit parce que je n'en ai pas eu la "présence d'esprit", ou parce que ce n'était pas le moment, mais voilà le mot juste, alors je l'écris. "
Quant au "texto" avec le téléphone portable, il a l'incomparable avantage à la différence du message vocal de ne pas s'inviter sans préalable chez " l'autre " ; c'est du reste le mérite de l'écrit en général : sa lecture peut toujours en être différée, et l'écrit corrigé, effacé ou jeté au panier ; tel cet écrit, improvisé.

Charles Lallemand

 

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